dimanche 18 avril 2010
Germinal
100 ans après,
c'est les shadocks.
Et ils pompaient,
pompaient...
Me voilà spécialiste des murs qui tombent... Mais là c'est beaucoup plus grave.
Lorsque ferment les mines, le drame social devient souvent un drame écologique : avant de partir, les sociétés minières doivent sécuriser les puits inondés, parfois comme à Célas de 130 mètres de fond. L'eau pouvait servir à la géothermie, les terres ayant été vendues à des gens à petits revenus qui y jouissaient du calme, de la nature redevenue sauvage et belle... Jardinage et bricolage, la vie tranquille.
Mais...
Voici venu le temps du grand ménage ! un ménage viril hâtif avec bull, dumpers et souci écolo incertain : avant de boucher, il faut pomper, pomper et re pomper, mais pas un petit pompage type vidange de piscine, non ! ce sont des tonnes et des tonnes qui sortent des puits 24 h/24. Germinal 100 ans après c'est les shadocks.
... Ou pire, ne pas pomper, jeter simplement du remblai -quoi au fait ?- dans l'eau, ça va plus vite. Le temps c'est de l'argent. Plof ! Ca déborde ? Normal. Ca crée une poussée en profondeur dans les galeries dont l'eau est piégée ? Bof, si peu. C'est ainsi que des coulés gorgent les sols, affouillent murs, arbres, emportent chemins, bâtis et ruinent irrémédiablement des sites et des gens. Jusqu'au finale.
Jo, chez qui ces travaux de "sécurisation" ont eu lieu récemment , vit à présent ... ce que l'on voit ici, une désolation, sa terre saccagée, impraticable. Mais hélas ce n'est qu'un début.
Car la tuile annoncée -la première- est tombée il y a une semaine. A quelques mètres en dessous du puits ainsi forcé, un grand mur qui soutenait sa terre s'est abattu sur la route. Par chance, de nuit. La DDE diligentée a aussitôt repoussé les pierres dans le fossé et il n'y a pas eu d'accident : en urgence, ils ne pouvaient faire mieux. Mais le voilà illico mis en demeure de le réparer à ses frais. Il est responsable. Les shadocks sur leur dumper qui bricolent en haut? La terre saturée pesant dessus ? Les blocs déversés dans sa gueule juste avant ? Rien à voir (dixit les mêmes) ! Il était déjà mal ce mur ! Lavéka l'entretenir. Ils ne voient même pas pourquoi on leur en parle, ils sont techniciens, ils savent. Pas Jo. Sauf que la cata, il l'avait prévue.
A présent sa terre est définitivement dévastée par le chantier de la SFA qu'il avait accepté sous pression -ils devaient pomper mais c'est tout bête, ils n'avaient pas de pompe!- On fera au mieux t'es obligé c'est le pot de terre contre le pot de fer mais t'en fais pas on te fera un autre accès.. Soit une bouteille ramifiée demi pleine -eau, débris, boues- projetez y du remblai qui devient gadoue, tassez bien le tout avec du béton, des blocs : tôt ou tard la poussée la fera éclater.
Il est plus que ruiné, n'ayant pas les moyens de reconstruire. Le coût ? Pharamineux. Et quid de sa maison , de son atelier situés au dessus de l'accol dont le mur s'est éboulé ? Ne risquent-ils pas de glisser avec la terre à présent que leur soutien lâche, si celui-ci n'est pas consolidé aussitôt, et encore ? Pas forcément tout de suite et c'est pire : d'ici là, nos shadocks pomperont ailleurs. Loin. Ou creuseront encore, les coquins. Ils créent des emplois.
Il est plus que ruiné, n'ayant pas les moyens de reconstruire. Le coût ? Pharamineux. Et quid de sa maison , de son atelier situés au dessus de l'accol dont le mur s'est éboulé ? Ne risquent-ils pas de glisser avec la terre à présent que leur soutien lâche, si celui-ci n'est pas consolidé aussitôt, et encore ? Pas forcément tout de suite et c'est pire : d'ici là, nos shadocks pomperont ailleurs. Loin. Ou creuseront encore, les coquins. Ils créent des emplois.
L'ouvrier est au dessus du vide à demi comblé (130 m au départ.) Le puits est resté ouvert tout le temps, sécurisé par la suite pendant le chantier par une grille rectangulaire qui laissait largement passer un homme par côtés.
Hélène Larrivé éditrice et auteur
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Devises shadocks
C'est en forgeant que l'on devient musicien.
- Mieux vaut regarder là où on ne va pas que là où on va, parce que, là où on va, on saura ce qu'il y a quand on y sera.